Un peu d’histoire

L’histoire du saucisson serait vieille de plus de 4000 ans selon l’ouvrage de Stéphane Malandain et Inès Peyret « L’éloge du saucisson ». Cependant il faut attendre 1750 av J-C pour obtenir une première description du saucisson. Les informations sur ce que serait la première version de ce produit ont été découvertes sur un bas-relief à Ninive en Mésopotamie. Il met en scène un repas composé notamment de boyaux remplis de viande.

Pork_packing_in_Cincinnati_1873

L’Amérique

En Amérique du nord, entre 8000 et 2000 av J-C, les premiers amérindiens ont inventé le Pemmican. Ils coupaient en morceaux de la viande de bison qu’ils faisaient sécher au feu ou au soleil. Lorsque la viande était sèche, elle était hachée à l’aide de pierres.

Des baies sauvages, de la graisse ou encore des rognons étaient ajoutées à la préparation. Le résultat était inséré dans des intestins ou des vessies puis séché, ce qui lui permettait de se conserver sur une plus longue durée. Le pemmican est un plat typique des indiens d’Amérique qui fut également consommé par les personnages de Jules Verne lors de leur lointains voyages.

De la Gaule à Rome

En 52 av J-C, de l’autre côté de l’Atlantique, les gaulois élèvent leurs porcs en plein air et les nourrissent aux glands. Etant d’excellents producteurs de viande porcine, cette dernière est également vendue aux romains.

A Rome, les bouchers spécialisés dans la viande de porcs existent déjà. Ils se divisent en plusieurs catégories : les salsamentarii (marchands de salaisons) et les botularii (marchands de boudins et de saucisses). Certains saucissons sont déjà fabriqués : Le pendulus (gros saucisson) qui se produit avec le cæcum du porc, et la hilla, saucisson très mince, utilise déjà l’intestin grêle comme nos saucisses sèches de montagne.

Le fruit de la rencontre entre les deux savoirs faires (celui des éleveurs gaulois et des saisonniers romains) va permettre de perfectionner la production de viande séchée et d’en faire une des bases de l’alimentation de l’époque.

La France

Le mot saucisson fait son apparition en France par le biais de la littérature française en 1546. Il est cité pour la première fois dans le Tiers Livre de Rabelais qui relate les faits de Pantagruel et Gargantua.

En 1870, Alexandre Dumas rend hommage au saucisson dans son Grand Dictionnaire de la cuisine en déclarant ceci :   «Il y a des villes dont les bons saucissons ont fait la réputation.»

Aujourd’hui

De nos jours, les français mangeraient 2,2 kg chaque seconde, soit 70 000 tonnes de saucissons par an selon le Planetoscope (site internet de statistiques mondiales en temps réel).

Saucisson et citations

Jacque Chirac, homme d’état français, né le 29 novembre 1932 : « J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse » 1977 dans Auto-magazine

François Cavanna, écrivain, journaliste et dessinateur humoristique français, né le 22 février 1923 et mort le 29 janvier 2014 : « La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, cette une grande loi de la nature »

« C’est le roi des animaux immondes », écrit Grimod de la Reynière, avocat, journaliste, feuilletoniste écrivain, né le 20 novembre 1758, dans l’éloge qu’il fait du cochon «Sans lui, point de lard, et par conséquent, point de cuisine; sans lui, point de jambon, point de saucisson, point d’andouilles, point de boudins noirs, et par conséquent, point de charcutiers ».

L’expression « un tube » pour désigner une chanson à succès a été inventée par Boris Vian en 1957. Il trouvait que l’expression utilisée alors dans le métier n’était pas très élégante : avant cette date, on disait en effet « un saucisson ».

Paul Claudel, dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, né le 6 août 1868: « Avec le saucisson à l’ail on se sent moins seul »

Daniel Picouly, écrivain français, animateur de télévision, auteur dramatique, acteur et scénariste de bande dessinée, né le 21 octobre 1948: » La citation est à la littérature ce que la rondelle est au saucisson »

Proverbe danois : « Toute chose à une fin, sauf le saucisson qui en a deux »